Swann Oberson, une passion à toute épreuve

Swann Oberson, la nageuse de Team Genève, traverse l’une des épreuves les plus difficiles pour les athlètes d’élite : la blessure. Elle revient sur son semestre d’automne chamboulé en raison de son épaule, ses doutes et ses certitudes, mais surtout sur sa passion pour la natation.

Swann, comment se passe la récupération ?

« Ma blessure à l’épaule est une blessure d’usure. Le tendon est sérieusement endommagé. Déjà en 2012, aux Jeux olympiques de Londres, la douleur se faisait ressentir, mais je nageais avec, j’essayais de la surpasser, de l’oublier. J’ai donc forcé et dès la fin des Jeux j’ai suivi de nombreuses séances de physio. Je me soignais, mais je continuais à nager. En 2014, la douleur est devenue insupportable. J’ai dû renoncer aux Championnats d’Europe à Berlin, pour lesquels j’étais qualifiée, et arrêter les entraînements. Un tendon ne se répare pas comme ça, ça prend du temps.

Quel est l’impact sur votre préparation ?

Concrètement, je suis en pause depuis trois mois. Je poursuis les entraînements, mais le rythme a baissé et leur nature a changé. Un mouvement précis me fait souffrir, je l’évite, mais je peux encore nager, faire des séances de brasse, d’autres avec les palmes, continuer la condition physique…

La période est donc rude moralement…

Oui, clairement. Mais j’ai également réalisé l’importance qu’avait la natation dans ma vie et à quel point j’aime ce que je fais ! Honnêtement, cet été, j’ai hésité à tout laisser tomber. Mon épaule, c’est mon outil de travail, en natation comme dans ma formation professionnelle (ndlr: Swann étudie les sciences du sport à l’Université de Lausanne). Je ne peux pas la prendre à la légère.
Mais aujourd’hui je sais que je ne suis absolument pas prête à abandonner la natation. J’ai besoin de nager pour être bien, ça me manque tellement !

L’occasion de se concentrer un peu plus sur les études ?

Exactement ! J’en ai profité pour faire un semestre chargé. Et je suis sûre que je serai très contente des crédits acquis cet automne. L’Université m’offre un équilibre, me permet de me changer les idées, de penser à autre chose qu’à la natation et la blessure, de m’entourer d’amis dans une période difficile. En ce moment, c’est vraiment précieux.

Comment se passent les cours ?

Je gère plutôt bien. Je m’implique à l’Université comme je m’implique dans mon sport : à 100%. Le sport de haut niveau m’a beaucoup appris. J’ai l’habitude de gérer mon temps, de ne pas en avoir beaucoup et donc de me montrer efficace dans mon travail. J’ai aussi pu condenser mes cours sur deux jours et demi, pour me laisser du temps pour les entraînements. Je nage 4 à 5 fois par semaine, pas à fond, mais avec des séances de condition physique. Mais je me réjouis de pouvoir reprendre les entraînements à 100% ! »

Des mois difficiles pour Swann Oberson, mais une passion restée intacte.